Les types d’agropastoralisme dans les Causses et Cévennes
L’agropastoralisme des Causses et des Cévennes comprend différents types d’organisation agropastorales hérités des systèmes traditionnels méditerranéens qui sont fondés totalement ou partiellement sur l’élevage extensif sur parcours.
On distingue quatre principaux types d’organisation agropastorale :
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- un agro-sylvo-pastoralisme ovin et caprin comprenant différents systèmes d’élevage sédentaire à composante pastorale associé à une activité agricole ou agritouristique, dans les basses Cévennes : Cette forme d’agropastoralisme est basée sur la pluriactivité. L’élevage ovin ou caprin réalise souvent de la vente directe et est lié à d’autres activités telles que l’arboriculture (Châtaigne, pomme reinette du Vigan en AOC ou la pêche), le maraîchage (oignon doux, la Rayolette en AOC, plantes médicinales) , la cueillette (champignons, myrtilles, plantes médicinales ou pour la parfumerie) ou l’agritourisme (gîtes, chambres d’hôtes, fermes auberges…).
- un agro-sylvo-pastoralisme sédentaire ou transhumant sur les hautes terres cévenoles de l’Aigoual, du Lingas, du Bougès et du Lozère : Sur ces terres d’altitude, l’activité agropastorale est centrée sur l’élevage ovin et bovin ainsi que l’accueil estival des transhumances. Cette forme d’agropastoralisme est capitale pour entretenir les espaces ouverts montagnards.
- un agropastoralisme ovin tourné vers la production de viande et de fromage, ainsi qu’un pastoralisme bovin destiné à la production de viande. Ils comprennent différents systèmes d’élevage sédentaire à composante pastorale sur les grands Causses : Cette forme d’agropastoralisme est orientée vers l’élevage ovin pour la production fromagère (notamment Roquefort en AOC depuis 1925, mais aussi Salakis et les tommes fermières) complété par la production de viande (ovin et bovin) qui permet un entretien des espaces ouverts par l’utilisation des parcours.
- un pastoralisme ovin transhumant direct, court et pédestre dans les Cévennes et sur les Monts Lozère et Aigoual : cette forme de pastoralisme est la plus connue même si elle n’est pas majoritaire sur le territoire. Elle se caractérise par une production ovine pour la viande avec une utilisation des estives qui nécessite un déplacement du troupeau pour la période estivale afin de profiter des parcours d’altitude. Elle s’illustre régulièrement par des manifestations sur les départs de transhumance estivale où les bergers et leurs brebis se regroupent pour la montée à l’estive par les drailles, ces chemins de transhumance qui suivent les crêtes.
Ces différentes formes d’agropastoralisme coexistent aujourd’hui sur le territoire des Causses et des Cévennes. Leur influence sur les paysages constituent les fondements de la Valeur Universelle Exceptionnelle (VUE) qui a légitimé l’inscription de ce territoire sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO. Elle se traduit par l’existence d’une mosaïque de parcelles de fauche, de pâturage, de cultures dont certaines sont aménagées sur des terrasses. Les Causses et les Cévennes constituent ainsi un exemple quant à la diversité des activités agropastorales encore présentes sur un même territoire.