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Les transformations paysagères

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Une accélération des transformations agricoles et paysagères

Depuis la moitié du XIXème siècle, les systèmes agropastoraux n'ont eu de cesse de s'adapter aux changements sociaux-économiques : exode rural, révolutions industrielle et agricole, spécialisation des élevages, politiques de modernisation agricole… Ces bouleversements ont bien entendu modifié les systèmes agraires et entraîné d’importantes transformations paysagères. Néanmoins l’activité agropastorale s’est maintenue, traduisant une culture encore vivante et intégrée dans la société contemporaine.

Les chiffres des recensements agricoles

Sur la période de 1988 à 2010, nous observons une forte baisse du nombre d'exploitations (-38%) ainsi qu’une baisse moindre de la Surface Agricole Utile (SAU) (-7%), mais qui impacte très fortement les surfaces pastorales (-17 %), alors que les prairies productives et les cultures fourragères ont augmenté respectivement de 36 et 48 %.

Le cheptel est stable mais ventilé sur moins d'exploitations, pour les ovins la taille moyenne du troupeau est passée de 223 à 311. Bien que la baisse du nombre d’exploitation perdure sur la période 2010 à 2020, elle s’avère néanmoins moins marquée que lors de la période précédente (-12%).

Par ailleurs, cette diminution a un impact modéré sur la SAU qui a diminué de seulement de 2.7 %. Par ailleurs la SAU moyenne par exploitation a augmenté de 10.4 % ce qui traduit un agrandissement des petites exploitations. Le cheptel se maintient hormis les caprins pour lesquels on note une baisse importante (-33%).

Focus sur deux phénomènes de transformation

Bien que les surfaces pastorales soient majoritairement stables c'est à dire sans changement de vocation, deux phénomènes peuvent être relevés.

La conversion des parcours en prairies

La conversion des parcours en prairies temporaires plus productives est une tendance qui s’observe essentiellement sur les causses et qui consiste à broyer les espaces traditionnellement non mécanisables pour permettre leur mise en culture. L’objectif pour l’éleveur est de renforcer la production fourragère, avec des motivations diverses : augmentation du cheptel, sécurité en cas de sécheresse… Ces travaux impliquent un travail du sol pouvant porter atteinte au patrimoine agropastoral ou vestiges archéologiques et induisent des modifications paysagères renforçant le caractère anthropisé et banal du paysage.

Aujourd’hui, avec la réorientation des aides de la PAC vers l’élevage, l’agriculture des Causses et des Cévennes peut se permettre un modernisme auquel elle avait échappé lors des 30 glorieuses, il s’agit là d’un vecteur de transformation important pour les années à venir.

La conversion des parcours en terre arable banalise le paysage
Ici des clapas dont on voit encore l'empreinte ont été retirés

La dynamique d'enfrichement

La dynamique d'enfrichement est également le reflet des transformations des systèmes agraires avec d'une part, la diminution du nombre d'exploitations et d'autre part la spécialisation dans l'élevage à partir du milieu du XIXème siècle. Ces changements ont entraîné une moindre utilisation des parcours dans l'alimentation des troupeaux et une forte diminution du travail du sol, les interventions humaines en plus du pâturage étant nécessaires au maintien des milieux ouverts.